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Encore un débat, pas de plan : l’éducation québécoise face à l’IA

  • Photo du rédacteur: Seb
    Seb
  • 13 avr.
  • 3 min de lecture

Imagine un instant que ton prof puisse adapter ses cours à ton rythme, corriger tes fautes en deux secondes, ou même t’expliquer un problème de maths en utilisant les mots que t’aimes. Ben c’est exactement ça que l’intelligence artificielle (IA) permet. Et pourtant, au Québec, on est encore à se poser la question : “Est-ce qu’on laisse entrer l’IA dans les écoles ?” Pendant qu’on réfléchit, ailleurs ça avance à toute vitesse…


1. Ce qui se passe en ce moment (et ce qui ne se passe pas)


Écoles primaires et secondaires

Malgré la publication d’un Guide pour l'intégration de l'IA par le Ministère de l’Éducation du Québec (novembre 2024), c’est encore le Far West. Chaque école fait à sa tête : certaines interdisent complètement ChatGPT ou Gemini, d’autres l’utilisent déjà pour corriger des devoirs. Il n’y a pas de cohérence, ni de formation obligatoire pour les profs.

Pis c’est pas juste une question de techno. L’éthique est absente du débat dans trop d’écoles. Les parents ne sont pas toujours consultés, même quand des outils comme Google Gemini sont implantés sans consentement (CSQ, 2024).

Niveau collégial

Au cégep, c’est un peu mieux. Plusieurs profs expérimentent avec des outils d’IA pour la planification de cours, l’analyse de données d’apprentissage, ou encore la rétroaction automatisée. Mais ici encore, aucune directive gouvernementale claire. La FNEEQ a même tiré la sonnette d’alarme : sans encadrement, ça peut devenir une vraie jungle numérique.

Universités

Là, c’est le Wild West, mais version Silicon Valley : plusieurs départements ont déjà des cours spécifiques sur l’IA, voire des collaborations avec OpenAI ou d’autres géants. Par contre, les étudiants eux-mêmes utilisent massivement des IA pour rédiger des essais, faire des plans, ou générer des citations. L’Université TELUQ et l’UQAM ont publié des études appelant à l’encadrement éthique de ces pratiques.


2. Ce qu’on pourrait faire (mais qu’on ne fait pas encore)


L’article d’Onopia souligne bien ça : l’IA pourrait complètement révolutionner l’éducation. On parle de :

  • Apprentissage adaptatif : une IA qui adapte le niveau des exercices selon tes réponses.

  • Accessibilité : des outils de reconnaissance vocale ou visuelle pour aider les élèves ayant des besoins particuliers.

  • Soutien personnalisé : des IA qui agissent comme tuteurs pour t’aider à comprendre des concepts compliqués.

Mais tout ça, c’est de la science-fiction si on ne forme pas les profs, si on ne sécurise pas les données des élèves, pis si on ne crée pas un vrai cadre éthique.


3. Le ministère dort au gaz

C’est là que ça fâche. Le ministère de l’Éducation traîne de la patte, pis c’est pas nouveau. On a vu la même chose avec les cellulaires : ils ont attendu que ça devienne un problème de discipline généralisé pour réagir. Résultat ? Une interdiction à la va-vite, sans réflexion pédagogique.

Pis là, on fait pareil avec l’IA. On attend que ça explose dans les mains des écoles avant de bouger. C’est un peu ironique quand l’éducation, c’est censé être un milieu où on valorise l’apprentissage, non ? Répéter les mêmes erreurs, c’est le contraire d’apprendre.


4. Des solutions ? Oui, plein. Il manque juste le courage.

Voici ce qu’on pourrait (et devrait) mettre en place dès maintenant :

Formations obligatoires pour tous les enseignants, incluant l’éthique, la pédagogie assistée par IA, et la protection des données.

Comités de pilotage dans chaque école avec élèves, parents, profs et direction pour superviser l’intégration.

Liste d’outils certifiés par le gouvernement, testés pour leur sécurité, leur efficacité, et leur compatibilité avec les valeurs éducatives.

Modules d’éducation numérique pour les élèves, dès le primaire, pour comprendre ce qu’est une IA, ses limites et ses biais.

Soutien technique aux établissements : budget, accompagnement, ressources humaines qualifiées.


Conclusion : si on veut pas rester dans le passé, faut innover maintenant

L’IA est là pour rester. Et elle peut améliorer énormément notre système d’éducation… si on l’aborde de front, intelligemment, avec rigueur et courage. Si on continue de jouer à l’autruche, on va se faire dépasser. Pis cette fois, on n’aura même pas l’excuse de ne pas l’avoir vu venir.


Alors, Québec, t’attends quoi ?


Sébastien Jacques assisté de l'I.A.

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